Tuer pour civiliser : au cœur du colonialisme
Publié le 11 novembre 2014 - mis à jour le 11 novembre 2014
« Halte à la repentance ! » piaffent en chœur les perroquets, ressassant de leurs perchoirs que « les Français » n’ont qu’une passion : « la haine de soi » afin d’expier un passé dont ils ne sont plus fiers. Le siècle dernier fut celui des luttes d’indépendance ; l’affaire, puisqu’entendue, serait donc à classer — à l’heure, toutefois, où Eric Zemmour, jurant à qui veut l’entendre de l’évidence du « rôle positif » de la colonisation, caracole sur les étals des librairies ; à l’heure où Alain Finkielkraut, assurant que les autorités hexagonales ne firent « que du bien aux Africains », est sacré à l’Académie ; à l’heure où l’auteur de Vive l’Algérie française !, nous nommons Robert Ménard, a transformé la ville de Béziers en sujet d’actualité, les « vieilles lunes » n’ont-elles pas encore certaines choses à dire ? L’historien Alain Ruscio remonte le temps pour nous faire entendre ces voix qui, de gauche à droite, appelèrent à la guerre par souci, cela va de soi, de « pacification ».
Par Alain Ruscio - 11 novembre 2014